Les fours à charbon en forêt du Bager d'Oloron avec les souvenirs de joseph ARROUES
Joseph ARROUES bien connu pour participer aux commémorations des maquisards, qui pour certains ont donné leur vie dans la forêt du Bager, a sollicité le 16 août 2022 l’association ACCOB (Association pour la Conservation du Cadre de vie d’Oloron et du Bager) dans un tout autre registre.
Il s’agit cette fois du souvenir de l’industrie du bois liée à la forêt du Bager, c’est à dire de l’exploitation des arbres servant à être transformés en charbon de bois dans les années 1900.
Joseph ARROUES tout jeune se souvient d’un fait qui a marqué déjà son esprit d’enfant et attisé sa curiosité. Il évoque son souvenir au sujet de curieux tas de bois dont certains fumaient en leur centre. Ce qui l’intriguait se rappelle-t-il, est le fait de voir autant de fumée et aucune flamme.
Son papa, Jean ARROUES avec sa famille se rendait environ deux fois par an au Bager d’Arudy rendre visite à la grand-tante Claire LAMAROUCHE.
Il se souvient encore très clairement de ces sorties qui animaient une vie habituellement très sédentaire… en ces temps où les déplacements étaient rares.
C’est au moment du retour, au moment où son papa abordait la côte de Rachette dans la forêt du Bager que sa curiosité avait été réellement sollicitée.
En effet, pour gravir cette côte, Joseph m’apprend qu’à ce moment, son nom local était « la côte de Giroune ». Son papa et sa maman descendaient de la voiturette pour faciliter la traction à «
Lisette » la jument de la maison ; il en parle encore avec une tendresse à peine dissimulée !
Le rythme lent de la montée facilitant l’observation du petit garçon de huit ans, il évoque son souvenir, de voir des piles de bois le long de cette « côte de Giroune », bien rangés en tas, dont
certaines dégageaient de la fumée uniquement au centre, au sommet de la pile.
Suite à l’évocation certes succincte de Joseph, un petit croquis en coupe, schématise le tas de bois bien rangé qu’il a vu sur le bord de la route du bois du Bager.
Ceci ressemble bien à un four à charbon éphémère que réalisaient les charbonniers à cette époque chez nous.
Il y avait des charbonniers locaux, mais aussi de nombreux ouvriers itinérants qui allaient de forêts en forêts tout le long de la chaîne des Pyrénées en quête des coupes de bois.
Mon grand-père Henri DUTTER, mais aussi la famille d’Eugène MOUSQUES demeurant au Bager m’ont compté dans ma jeunesse maintes histoires et péripéties liées à leurs nombreux déplacements allant du Bager aux Hautes Pyrénées, voire plus loin, pour suivre les coupes forestières. C’était la seule solution à ce moment pour arriver à nourrir leurs familles.
Pour revenir au charbon, bien des vestiges du passage de ces bûcherons dans la forêt du Bager demeurent.
Aujourd’hui, ce ne sont plus que des ruines, des emplacements, des plate formes que mon père, Eugène DUTTER m’a fait découvrir lors de mon enfance, souvent en suivant ou en cherchant le troupeau de vaches qu’il envoyait paître soit en forêt, soit dans la montagne du Binet dans les pâturages d’altitude.
Et là … il y allait de ses souvenirs, quand jeune il accompagnait dans le dur labeur de bûcheron sa famille, et de citer : « Là, tu vois ce replat près du Coigt de Pédouilh, il y avait autrefois « la cabane des italiens ». Italiens faisant bien sûr du charbon de bois. (Aujourd’hui prononcé « Col de Pédouilh »)
.........Pour lire la totalité du document, télécharger ci dessous ...../....
Deux passages de l'ouvrage mentionnant les forges et tréfileries locales.
HONNEUR
Pour terminer notre échange sur la vie qu'il a connue dans son enfance, Joseph Arroues a accepté de prendre ce cliché à ma demande. Cela m'a réellement fait plaisir. A voir sa pugnacité à relater l'histoire des maquisards, l'histoire authentique comme il aime à le répéter, ainsi que le volet "Fours à charbon du bager", on ne peut que lui tirer le chapeau :-) Grand merci.
Écrire commentaire