Une rivière, l'Ourtau avec ses berges boisées en forêt du Bager, le tout caché dans un écrin de fraicheur au creux des à pics calcaires
Aujourd'hui, 16 juillet 2022, l'association ACCOB a organisé une randonnée pédagogique démarrant au bas du chemin de Laguns en forêt du Bager d'Oloron.
Après quelques présentations et explications sur le choix du parcours, nous voici partis à la découverte de la rivière nommée l'Ourtau, de ses berges, de la forêt, des "falaises" calcaires qui guident fermement son parcours.
Dominique, avec ses connaissances en botanique mais aussi expert dans de nombreux autres domaines a régalé les "curieux de Nature" avec toutes les explications voulues.
C'est avec grand plaisir que nous l'avons accueilli avec son matériel spécialisé, loupes, jumelles loupes sur trépied, etc... qui apportent un intérêt supplémentaire à ce parcours prévu pour
enrichir le savoir de chacun des randonneurs.ses.
Ce sont particulièrement les enfants, mais pas seulement... qui ont montré un grand intérêt à voir un coléoptère, une araignée, ou autres espèces tellement grossies , ce qui a émerveillé plus
d'un.
Tout un chacun est habitué à voir ces espèces croisées régulièrement en forêt, mais grâce à ces appareils optiques, grossies des dizaines de fois, quel plaisir de les découvrir
en pouvant observer tous les infimes détails !
Bien sûr, nous avons évoqué la forêt, les arbres en prenant le temps de balayer le savoir acquis depuis maintenant sept années de travaux (de lutte) dans maints domaines.
Le nouveau plan de gestion qui devrait permettre une bien meilleure gouverne des forêts d'Oloron et du Bager a été évoqué en détail tout comme le nouvel ensemble arboré remarquable qui doit
être prochainement labellisé par Georges Féterman, Président de l'association nationale A.R.B.R.E.S. cette fois avec la commune d'Oloron Sainte Marie qui est partie prenante.
Tout le monde a également apprécié le fait que toutes les parcelles comportant des vieux arbres soient classées en "Vieille Forêt", donc conservées en ilots de senescence, c'est à dire à vie, à
très long terme.
Pour revenir à la rivière, tout le monde a été choqué de voir "Une rivière de cailloux"...Nous avons expliqué que depuis plus d'une dizaine d'années, régulièrement
l'Ourtau est à sec vu que la commune (qui gère la ressource eau) capte toute la ressource sans laisser comme il se doit légalement couler un minimum légal d'eau qui permet à la
biodiversité aquatique de survivre.
L'Ourtau est une rivière Natura 2000 qui abrite une faune exceptionnelle, je ne citerai comme exemple que l'écrevisse à patte blanche, le calotriton des Pyrénées, le crossope
aquatique, le desman, le putois, la loutre, etc.. mais aussi le cingle plongeur, différents pics, que nous avons filmé sur les berges, le chat forestier plusieurs fois également....la rosalie
alpine...
Sans compter la présence du "Dicrane vert" sur les berges de cette rivière, citée sur une étude communiquée par le maire précédent.
Heureusement que sur une portion de 400 à 500 mètres une source auxiliaire, nommée la "Source Médan" alimente toute l'année le lit de l'Ourtau, bien sur sur une distance bien trop courte, mais c'est grâce à elle que survit tout le petit monde que je viens d'énumérer.
Une chose à réellement choqué, le fait que la ressource eau si précieuse aujourd'hui soit gaspillée. En effet, en règle générale 30 % du débit d'eau capté est rejeté en pleine nature à plus de 10
kilomètres du captage lorsque les réservoirs alimentant la commune sont remplis à ras bord. Rejet d'eau traitée qui plus est !
La pire année sur la période observée est l'année 2014 où le gaspillage a atteint plus de 50 % du captage, soit 1.5 millions de m3 rejetés sur les 3 millions avalés dans les conduites
du captage de l'Ourtau (Délibéré mairie 2014)
L'ACCOB a demandé depuis des années à mettre en place une gestion automatisée des niveaux des réservoirs pour que ces milliers de mètres cubes d'eau reviennent à la source de l'Ourtau
pour être restitués comme il se doit à la biodiversité.
Ce sont des dizaines d'années gâchées où se sont succédés plusieurs maires, plusieurs municipalités qui n'ont absolument rien fait, hormis des promesses...
L'ACCOB aidée d'autres associations vont faire le nécessaire pour faire respecter la loi. C'est trop grave de laisser "crever" toutes ces espèces pour certaines endémiques, pour d'autres
classées, protégées, voire en voie de disparition.
En fin de compte, et pour terminer, les randonneurs, curieux de cette zone bien dissimulée au sein de la forêt du Bager d'Oloron en ont eu plein les yeux (et les oreilles) et nous ont vivement remerciés pour les avoir invités à cette magnifique journée passée à l'ombre fraiche des grands arbres qui distillait tout au long des pas les phytoncides qui nous ont fait tellement de bien ! et qui contribuent à nous donner toute l'énergie nécessaire pour défendre ensemble L'OURTAU.
Bonne humeur tout au long du parcours, une petite pose casse-croûte où des tablettes ont permis de voir ce qu'il n'est pas possible d'apercevoir en groupe.
Malgré avoir limité le nombre de personnes, à 25, il est difficile d'observer ce que filment de jour et de nuit nos sept pièges à images !
Tout le monde s'est régalé et nous a félicité pour la réussite de cette randonnée pédagogique ...et en redemandent !
Ci-après quelques photos dans le désordre
Pour ceux qui s'intéressent à la vie de la rivière l'Ourtau en forêt du Bager d'Oloron, voici une vidéo qui rassemble nombre de prises de vue des pièges à images d'André t Jean Claude.
Le lien : Les secrets de L'Ourtau au Bager, biodiversité une compilation de mini vidéos
!
Pourquoi des milliers d'écrevisses à pattes blanches ont disparu de ce cours d'eau ?
Voilà que depuis des dizaines d'années que l'on capte toute l'eau, sans se préoccuper de la vie dans et autour de cette rivière dénommée l'Ourtau qui prend naissance dans la
forêt du Bager d'Oloron.
La loi exige un débit réservé suffisant pour permettre à la biodiversité non pas de vivre, mais juste de survivre.
Depuis des années, on nous assène des promesses, des études, toujours des études qui se succèdent ...
Est-ce qu'avec cet argent "gaspillé" les responsables n'auraient pas pu réaliser une régulation automatique comme décrit plus avant ?
Cela existe bien sur la station de pompage qui capte l'eau dans l'Ourtau juste sous cette prise d'eau et qui alimente un réservoir et abreuvoir sur les estives d'Oloron juste au
dessus.
Les moyens existent, c'est juste une volonté politique...
Et c'est encore au citoyen lambda de bousculer les choses pour faire prendre en compte la fragilité de ce cours d'eau.
Nos études, bénévoles, vous font part dans la vidéo présentée ci-dessus que des vestiges du vivant sont encore présents, le potentiel est encore là par
chance, faisons en sorte, Tous, d'agir très vite.
Le réchauffement est bien là, cette fois, il est difficile de dire le contraire.
Il faut AGIR TRES VITE.
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