Pour un Ministère des forêts et du bois.
Dans les multiples versions de la Guerre des étoiles, la princesse des contes est à sauver dans un univers lointain et exotique ; on rejoint là les vieux récits forestiers.
Il existe une autre princesse à sauver, proche et réelle : la forêt.
Bien sur elle hante les cénacles mondiaux et internationaux, où l’on parle de la déforestation et autres maux. Mais hors ce niveau, à celui de l’UE ou de la France, c’est le silence,
l’indifférence.
Pourtant, elle couvre le quart du territoire.
Pourtant elle produit l’essentiel de l’oxygène que nous respirons, et elle stocke le carbone.
Pourtant, le grand public, aime s’y promener ; et les enfants de l’école dessinent des arbres autant que des fleurs et des couleurs.
Pourtant le matériau bois représente un pôle important des échanges financiers mondiaux.
Pourtant …
Pourtant, on l’assassine ici et là, que l’on soit un haut ministre ou un industriel de carrière ou autre. Au niveau local, réel, elle est trop souvent absente du débat, hélas.
Nous en sommes arrivés en France, à un grand déficit d’image publique de la forêt et du bois.
Pourquoi ? Parce qu’aucune structure digne de ce nom, n’a pris en charge la mission de la forêt et du bois. Parce que si certains intérêts catégoriels ont été défendus, la mission générale
continue a être oubliée. Le fait que personne n’en parle est révélateur. Et toutes les politiques de restriction du service public y ont contribué.
Il n’y a jamais eu en France de ministère de la forêt du bois ; tout au plus un secrétariat d’Etat.
Pourtant, pour les motifs évoqués, il serait nécessaire. Ce serait la première fois dans l’histoire de France. Certes, on ne ferait que copier certains états ou province, comme le Québec. Mais on
pourrait aller plus loin, car la France possède une expérience presque millénaire en la matière.
Ce ministère n’a pas besoin d’être étoffé. Il doit jouer un rôle identitaire forestier. Ses missions générales seront à la fois de redonner corps aux services forestiers, et d’autre part à
élargir l’intérêt forestier citoyen par l’information et l’éducation nationale. Dans le premier aspect, on incorpore avant tout la refonte d’un code forestier jusqu’au moindre détail (par
exemple, l’action en élagage des arbres forestiers de lisière ; le renforcement des droits des populations riveraines des forêts quand une menace grave pèse sur elles).
Quant à la politique internationale, dès lors que l’Union Européenne a déjà montré l’exemple avec le règlement bois, il importe dans un monde du bois livré à des intérêts mafieux ou terroristes,
de tracer l’exemple moral. Nous avons le plus ancien régime de protection et de gestion du monde, à travers le « régime forestier » ; il faut le faire savoir.
Du point de vue financier, un tel ministère n’a pas besoin d’être étoffé ; il doit jouer un rôle d’impulsion plus que d’administration. Ceci même si la filière bois pèse financièrement,
notamment au niveau mondial comme nous l’avons dit.
Défendre la forêt, et la valoriser de tout point de vue, est une mission dont bénéficiera chaque citoyen.
La Princesse est là, elle attend son Prince.
Texte écrit par un sympathisant de la forêt du Bager, Grand spécialiste et amoureux des arbres, un grand merci de l'ACCOB.
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